L'atelier de François Aubrun

François Aubrun est mort ce printemps. Je l'avais rencontré la dernière fois en août de l'année dernière. Je le considère comme un très grand peindre. Je l'écris simplement, car c'est juste ce que je pense. C'est Nicolas Raboud qui me l'avait fait connaître. Rien n'a bougé depuis une année. Je retrouve ce lieu magique comme je l'ai laissé. François Aubrun n'est plus là. Le fauteuil vide, les tables en l'état, l'odeur de l'huile séchée, la lumière calme. Une forme de paradis, même s'il n'y reviendra pas. Oui, tout y est, comme je l'avais gardé dans mes souvenirs. L'émotion m'envahit. Je me rappelle François Aubrun me disant: " Il faut être attentif, voir les choses surgir et ensuite les laisser tranquilles. Alors la peinture se fait d'elle-même. On est d'accord là-dessus?" Oui, je suis d'accord, je ne fais même plus que cela. Cette phrase résonne en moi quotidiennement. Lorsque je suis parti de la maison de François Aubrun après notre dernière rencontre, j'ai eu l'étrange sensation qu'il avait déposé en moi quelque chose d'essentiel pour la suite de mon travail. Quelque chose qui allait me permettre de continuer. A peindre et à vivre. Merci